Europe On Wheels : de Vienne à Londres, l’aventure continue !

 

[Pour lire le résumé des 20 premiers jours de mon Tour d’Europe, c’est par ici !]

Le 13 août dernier, vingtième jour de mon voyage, j’arrivais à Vienne sous un soleil éclatant. Une petite heure de train avait suffi pour rejoindre la capitale autrichienne depuis Bratislava, son homologue slovaque.

Une fois mes affaires déposées à l’hôtel (où j’ai passé plus d’une heure à expliquer aux réceptionnistes qu’une douche à l’italienne, c’était bien, mais qu’avec un siège de douche, c’était encore mieux !), je suis partie à la découverte du centre-ville : des pavés, de belles églises, et surtout… le Sachertorte ! Mais si, vous savez, ce gâteau au chocolat recouvert de glaçage et fourré d’une fine couche de confiture d’abricots… Un vrai délice ! Surtout quand on le déguste dans les salons de l’Hôtel Sacher…

Après cet intermède sucré, j’ai profité de l’ouverture tardive du Museums Quartier (Quartier des musées) pour faire un tour au Mumok, le musée d’art moderne, qui accueillait une expo temporaire sur le pop art.

Au programme de cette deuxième journée à Vienne : découverte du célèbre palais de Schönbrunn, le Versailles autrichien. Intérieurs somptueux, jardins parfaitement entretenus, labyrinthe et orangerie,… Au total, il m’aura fallu plus de 5 heures (et 10 km) pour parcourir le domaine !

Je terminais cette journée en beauté par la visite du Musée Hundertwasser – un architecte viennois au style original – et un tour dans une des plus anciennes grandes roues du monde. Bref, cette journée était parfaite !

Du moins, elle l’était jusqu’à ce que je rentre à mon hôtel et que je constate que mon chargeur de fauteuil ne fonctionnait pas comme d’habitude… le témoin de charge, normalement orange, était rouge clignotant. Une semaine après mon pneu crevé, voilà que je me retrouvais avec un nouveau problème technique à régler ! Et comme par hasard, encore un vendredi soir…

Le jour suivant, samedi 15 aout, tous les magasins susceptibles de m’aider étaient bien évidemment fermés. Et cette fois-ci, pas de service de dépannage d’urgence… Je profitais donc de cette journée de repos forcé pour recharger mes batteries, tout en essayant régulièrement de refaire fonctionner le chargeur de mon fauteuil. À la trentième tentative, miracle : le courant semblait enfin passer ! J’ai ensuite attendu quelques heures avant que ce maudit chargeur ne rende définitivement l’âme… Ouf, j’avais normalement assez de batterie pour prendre mon train le lendemain !

Le dimanche, je ne résistais pas à une visite éclair du Hofburg, palais abritant les appartements de Sissi ainsi qu’une interminable collection d’argenterie. Ensuite, direction Salzburg, à bord d’un TGV autrichien (Railjet) hyper confortable !

À mon arrivée dans la ville de Mozart, sous la pluie, il me restait tout juste de quoi rejoindre mon hôtel avant que ma batterie (pas mon pneu !) ne soit complètement à plat. Je passais donc la soirée dans ma chambre, qui heureusement avait une vue plutôt sympa.

Le lendemain, dès mon réveil, je demandais à la réception de téléphoner à un vendeur de matériel médical. Apparement, celui-ci pouvaient m’aider, mais je devais me rendre moi-même jusqu’au magasin ! Le magasin se trouvant à plusieurs kilomètres, et ma batterie étant pratiquement vide, l’hôtel a fait appel à une sorte de taxi-ambulance, service normalement réservé aux locaux qui doivent se rendre à des examens médicaux… coup de bol, un véhicule était libre et acceptait de me transporter !

Une fois au magasin, le revendeur de fauteuils roulants me confirmait que mon chargeur était bel et bien mort… J’en achetais donc un autre (déjà utilisé) pour 100€, sachant qu’un neuf coûte 300€. Pas trop le choix !

Après quelques heures de recharge efficace, je quittais Salzburg en direction de Zurich. Mais avant le départ de mon train, je tenais absolument à faire un petit tour dans la ville : une heure, c’était tout juste suffisant pour pendre le funiculaire jusqu’à la forteresse d’Hohensalzburg et admirer la vue.

La journée suivante, dans la capitale économique de la Suisse, fut plutôt calme (pour changer !) : grasse matinée jusqu’à 14h, petite promenade dans le centre historique, le long de la rivière Limmat et du lac de Zurich, et soirée raclette !

Prochaine étape, l’Italie ! Après 4h de train passées à admirer le paysage, j’arrivais à Milan, deuxième ville du pays. Et immédiatement, je constatais que la gentillesse des Italiens n’était pas une légende : un employé de la gare m’accompagna jusqu’à la station de métro, où deux agents m’aidèrent à embarquer dans la bonne rame. Le métro de Milan est en effet peu accessible en comparaison avec celui d’autres villes, mais du personnel est disponible en permanence dans chaque station pour aider les PMR !

Une fois descendue à la bonne station, un autre agent m’attendait pour m’aider à remonter, grâce à deux plateformes monte-escaliers : un système un peu lent, mais bien pratique pour les stations qui ne peuvent être équipées d’ascenseurs.

J’arrivais ensuite devant l’hôtel, où une petite surprise m’attendait : une dizaine de marches, juste derrière la porte d’entrée ! Je demandais donc à un passant d’aller se renseigner à la réception… quelques minutes plus tard, une employée sortait et me donnait la clé d’un monte-escaliers, qui se trouvait derrière l’hôtel et menait au sous-sol. Problème : la plateforme était beaucoup trop courte pour mon fauteuil (qui ne fait pourtant qu’un mètre de long) et refusait de bouger tant que les roues dépassaient. Seule solution : changer d’hôtel ! Heureusement, un autre hôtel de la chaîne (B&B), plus accessible, avait une chambre adaptée disponible. Et ils acceptaient de m’y conduire en taxi adapté… Ouf, je n’allais pas dormir dehors cette nuit !

Une heure plus tard, le taxi « adapté » arrivait… En fait, c’était une simple petite camionnette, sans rampe ni élévateur permanent, et sans aucun dispositif pour attacher un fauteuil roulant. Et pour y entrer, deux petites rampes coulissantes de 15 cm de large : je ne sais vraiment pas comment j’ai réussi à monter là-dedans (et encore moins à en descendre, en marche arrière) ! En plus, le plafond étant 30 cm plus bas que ma tête, il a fallu enlever l’appuie-tête et abaisser le dossier du fauteuil, lequel n’était évidemment pas du tout attaché pendant le trajet… Je ne suis pas du genre à m’inquiéter tout le temps (mes parents sont là pour ça), mais je vous avoue que j’étais contente d’arriver vivante !

Heureusement, la suite de mon séjour milanais se déroula sans accroc : le deuxième hôtel était bien plus accessible, et juste à côté d’une toute nouvelle station de métro (ouverte 2 mois plus tôt).

Le soir-même, je savourais une bonne pizza, après avoir visité le Duomo et fais quelques dérapages dans la Galleria Vittorio Emmanuele II (d’après moi, le meilleur endroit du monde pour faire des glissades en chaussettes).

Je passais la journée suivante à l’Exposition universelle, à la découverte des pavillons du Népal, de la Belgique (je n’aime pas les clichés, et pourtant, je l’avoue : j’ai mangé des frites), du Brésil, de la Corée du Sud, de l’Angola, du Vietnam, du Maroc, du Mexique, de la France et de l’Espagne. Tous présentaient une architecture originale et proposaient leurs spécialités culinaires. Impossible de tout voir en une journée !

Au soir, place au spectacle « Allavita » ! C’était la première fois que j’assistais à une représentation du célèbre Cirque du Soleil, et n’étant pas une grande fan de cirque en général, j’avais peur de m’ennuyer pendant deux heures… Et pourtant, je n’ai pas vu le temps passer, j’ai tout simplement adoré ! La musique (jouée en live) était magnifique, et les artistes incroyablement talentueux : acrobates, danseurs, trapézistes, professionnels du trampoline ou de la corde à sauter,… La crème de la crème, bien au-dessus du niveau des cirques habituels.

Bref, j’en redemande !

                                                                                             

                                                                             

Le lendemain, je prenais place à bord d’un TGV italien (Frecciarossa), en Business Class (parfois, c’est cool d’être PMR !), destination : Turin.

Une heure plus tard, je découvrais la capitale piémontaise et son métro hyper moderne (inauguré en 2006 pour les J.O). À quelques arrêts de tram de mon hôtel (aucun problème d’accessibilité cette fois-ci !), je visitais le Palais Royal (où j’étais seule dans certaines pièces, ça change de Schönbrunn ! Et c’est pourtant aussi beau…), la Cathédrale San Giovanni, le marché de la Porta palazzo, et le musée du cinéma. Dans ce dernier, j’ai pu monter dans un ascenseur entièrement vitré, suspendu dans le vide, qui traverse le sommet de la coupole du bâtiment et mène à une terrasse d’où l’on profite d’une superbe vue sur la ville. Si vous n’avez pas le vertige, c’est vraiment une expérience à faire !

                                                                         

                                                                             

                                                                             

                                                                         

Le samedi 22 août, je quittais déjà la belle Torino pour un pays que je connais bien : la France ! Mais avant d’y arriver, petite escale d’une heure à Gênes, où j’en ai profité pour me promener le long du port. Entre les gigantesques paquebots, les petits voiliers et les navires de pirates, il y en avait pour tous les goûts !

Le train suivant, de Gênes à Menton, longeait la Côte d’Azur que je découvrais enfin pour la première fois : la mer Méditerranée, d’un bleu parfait, était parfois si proche qu’on avait l’impression d’être sur l’eau !

Alors que le soleil se couchait, je passais la frontière à Ventimiglia et arrivais à Menton, où je terminais la journée par un bon poisson grillé au bord de la plage : le bonheur 🙂

                                                                             

                                                                             

Le jour suivant, je partais, toujours en train, à la découverte de cette fameuse Côte d’Azur. Premier arrêt : Monaco. Honnêtement, ce n’est certainement pas le plus bel endroit de la région, et une journée doit suffire à en faire le tour, mais j’étais contente de poser mes roulettes dans la principauté. La ville est très escarpée, incroyablement propre, et la densité de population est impressionnante. La vue depuis le jardin Saint-Martin, entre le Palais princier et le Musée Océanographique, valait le coup d’oeil.

                                                                             

                                                                             

Deuxième étape : Nice et sa baie des anges ! En trois heures, je n’ai eu qu’un petit aperçu de la ville, mais cela m’a donné envie d’y revenir pour plusieurs jours. La promenade des anglais est bien sûr un « must », mais je suis vraiment tombée sous le charme des ruelles colorées du Vieux-Nice.

                                                                             

                                                                             

Trois heures de TGV plus tard, j’arrivais à Marseille. Et malheureusement, la deuxième ville de France m’a plutôt déçue sur plusieurs aspects. En matière d’accessibilité, c’est en effet la seule qui puisse rivaliser avec la capitale belge : le métro n’est pas du tout accessible, et les bus sont (comme à Bruxelles) équipés de rampes qui ne fonctionnent pas. Ensuite, les trottoirs sont pour la plupart complètement impraticables pour les PMR : très étroits, sales, défoncés, et rarement abaissés. Pourtant, la ville ne manque pas d’attraits : le Vieux-Port et ses beaux voiliers, le Cathédrale Notre-Dame de la Garde, le Fort Saint-Jean et son MuCEM (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée),… Autant d’endroits (étonnement accessibles) qui offrent de superbes points de vue sur la ville et la mer. Ce sont avant tout ces images que j’essayerai de garder en mémoire, même si je ne peux m’empêcher de penser aux PMR marseillais, et d’espérer que l’accessibilité de leur ville s’améliore dans les années à venir.

                                                                             

                                                                             

Après deux journées à Marseille, je rejoignais Barcelone en compagnie de mon père. En quatre jours, nous avons pu découvrir la ville sous tous ses angles : les innombrables oeuvres de Gaudí (Sagrada Familia, Casa Milà et Casa Batlló, Parc Güell), la vieille ville et le Barri Gòtic, la Rambla, le port, la plage, le parc de Montjuïc,… Sans oublier les tapas et la sangria ! Niveau accessibilité, c’était le paradis : des trottoirs très larges, en bon état, et toujours parfaitement abaissés. Un métro accessible à 80%, des bus et trams entièrement accessibles,… J’ai même pu prendre le funiculaire et le téléphérique ! Et bien sûr, le soleil était au rendez-vous. Que demander de plus ?

                                                                         

                                                                         

                                                                         

                                                                             

                                                                             

                                                                                             

                                                                             

Le 29 août, je quittais la Catalogne et remontait tout doucement vers la Belgique. Mais d’abord, direction Paris ! Etant déjà allée une dizaine de fois dans la capitale française, j’avais décidé de visiter des endroits qui m’étaient encore inconnus. Le premier jour, j’ai découvert le château de Versailles et ses jardins : impressionnant, même si j’ai nettement préféré son équivalent viennois. Peut-être était-ce une mauvaise idée d’y aller un dimanche, mais il y avait tellement de monde (40 personnes dans la chambre du roi, imaginez !) que je n’ai quasiment rien vu et que j’ai préféré ne pas m’attarder à l’intérieur, au risque de mourir asphyxiée au milieu d’un groupe de touristes asiatiques. Les jardins étaient agréables, mais payants, et les trois-quarts des fontaines étaient vides… Ma visite du soir était bien plus intéressante : l’exposition Aardman – L’art qui prend forme, sur la réalisation des films Wallace et Gromit, Chicken Run, Shaun le mouton, etc. Dessins originaux, décors avec figurines, explications en français sur la création des personnages : tout était bien présenté, et j’ai passé un très bon moment ! J’y suis allée le dernier jour, mais si jamais cette exposition revient près de chez vous, je vous la conseille.

                                                                             

                                                                             

                                                                             

Le lendemain, après une matinée de repos, j’ai eu envie de voir Paris d’en haut… Je connaissais déjà la Tour Eiffel, alors cette fois-ci, j’ai testé la Tour Montparnasse. La vue depuis le 56è étage (à 196 mètres) est encore plus impressionnante que depuis le deuxième étage de la Tour Eiffel (situé à 115 mètres – le troisième n’est pas accessible aux PMR). Par contre, le prix est légèrement plus élevé (6,50€ vs 4€ – tarif personne handicapée) et la terrasse panoramique n’est accessible que par des escaliers. Pour terminer ce petit séjour parisien, je me suis promenée au Jardin des plantes : les serres et galeries étaient déjà fermées, mais c’est l’endroit idéal pour passer un moment paisible, loin de l’agitation de la ville.

                                                                                             

Dernière étape de ce Tour d’Europe : Londres. Encore une ville que je commence à bien connaître… Lors de mon dernier séjour en octobre 2014, j’avais été quelque peu déçue de l’accessibilité de mon auberge de jeunesse. Cette fois-ci, je suis tombée sur une excellente adresse (YHA St-Pancras) : moderne, bien accessible, et super bien située, juste en face de la gare où arrivent les Eurostar ! J’ai profité de ces deux jours pour prendre le bateau jusqu’à Greenwich et y découvrir le Cutty Sark (navire à voiles du 19è siècle), le musée maritime et le célèbre méridien. Moi qui adore les espaces verts, j’ai trouvé mon bonheur dans l’immense parc de Greenwich.

                                                                             

                                                                             

                                                                             

                                                                            

J’ai également visité la Cathédrale Saint-Paul et l’intérieur du palais de Buckingham (qui n’ouvre au public qu’en août et septembre). La grande différence avec les palais et châteaux précédents, c’est que celui-ci est encore habité et accueille régulièrement des évènements (banquets, visites de chefs d’Etat). L’audio-guide apporte beaucoup d’informations sur la monarchie britannique, et de nombreux objets (chapeaux de la reine, services de table) sont exposés.

                                                                             

                                                                             

                                                                             

Le 2 septembre, à 19h34, je montais dans le dernier train de ce voyage. En arrivant à Lille-Europe, je me suis presque mise à pleurer… Un sentiment bizarre m’envahissait : j’étais heureuse de rentrer, de retrouver mes proches, et d’être allée jusqu’au bout de cet incroyable voyage (malgré les quelques « petits soucis techniques », qui ont bien faillit me faire rentrer plus tôt que prévu)… mais aussi triste que ce soit « déjà » terminé…

Les jours qui ont suivi mon retour, j’ai pris plaisir à pouvoir me réveiller à l’heure que je voulais, à ne plus devoir ranger mes affaires dans mon sac à dos… Mais j’avais bien du mal à décider ce que j’allais mettre le matin : c’était tellement plus simple de vivre avec une dizaine de vêtements !

Aujourd’hui, un mois après mon retour, j’ai déjà recommencé à lire des récits de voyage…

Une chose est sûre : ma soif est découvertes est toujours bien là !

Blandine

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