En 2013, j’ai eu la chance de passer trois mois à Édimbourg en participant au programme Erasmus.
En effet, dans le cadre de mes études de traduction, le premier semestre de Bac 3 (Licence 3) devait obligatoirement s’effectuer à l’étranger. Dès le début de la deuxième année, plus de 60 destinations nous étaient présentées : à nous de faire notre choix en fonction des langues étudiées.
Cette année-là, j’ai commencé à me déplacer en fauteuil roulant. Certains professeurs m’ont donc proposé de ne pas partir à l’étranger et de trouver plutôt un stage en Belgique. Mais pour moi, c’était hors de question : je tenais absolument à vivre l’expérience Erasmus, et je ne m’imaginais vraiment pas être la seule étudiante de mon année à rester en Belgique !
Le Service des Relations Internationales de mon école a donc envoyé une dizaine d’e-mails à des universités anglophones (les universités italiennes ont rapidement été rayées de la liste, faute d’accessibilité), pour leur demander si elles pouvaient accueillir une étudiante à mobilité réduite (et lui fournir un logement accessible). Une seule a répondu positivement : Heriot-Watt University à Édimbourg. J’étais plus attirée par d’autres universités, mais j’avais depuis longtemps envie de découvrir l’Écosse, alors pourquoi pas ?
Début septembre, j’ai donc quitté la Belgique avec mes deux fauteuils roulants et près de 20 kilos de bagages. Mais comment transporter tout ça ? Pas en avion déjà, ni en train. La voiture semblait être une bonne solution, mais mon père était peu enthousiaste à l’idée de parcourir plus de 1000km (2000 aller-retour) pour ne voir qu’un campus universitaire, alors que l’Écosse regorge de paysages magnifiques.
Finalement, nous avons opté pour la location d’un camping-car (j’avais repéré un modèle assez grand pour y ranger toutes mes affaires) ! Nous en avons profité pour partir une dizaine de jours avant le début des cours, et faire un petit road-trip dans le pays.
Photos : 1) The Mound (vers le château) – 2) Vue depuis le château d’Edimbourg (Firth of Forth en arrière-plan)
3) Vue sur la ville depuis le château
Après en avoir pris plein la vue pendant une semaine, j’ai pu découvrir la vie étudiante écossaise.
Pour la petite histoire, l’université Heriot-Watt, fondée en 1821, doit son nom à George Heriot (ministre des finances du roi Jacques VI d’Écosse) et à James Watt (célèbre inventeur écossais du XVIIIe siècle). Le campus de Riccarton (où avaient lieu mes cours), construit dans les années 70, compte plus de 7000 étudiants (dont 2000 sont logés en résidence universitaire).
La première semaine, de nombreuses activités étaient organisées pour accueillir les nouveaux étudiants : soirées à thème, visite d’Édimbourg en bus touristique, barbecue, tournois sportifs,… J’ai rapidement fait connaissance avec d’autres Erasmus (principalement français, mais aussi allemands et espagnols). Puis, les cours ont commencé ! Je me suis petit à petit habituée à la vie sur le campus, et ces trois mois ont filé à toute vitesse.
Photos : 3) Vue sur Calton Hill depuis North Bridge – 4) Our Dynamic Earth (musée des sciences de la terre) et Arthur’s Seat
Un an plus tard, je garde globalement une impression positive de ce séjour Erasmus. Comme dans toute expérience de vie à l’étranger, il y a eu des hauts et des bas. Mais je conseille vivement à tout le monde de passer, au moins une fois dans sa vie, quelques mois dans un autre pays : vivre sur place n’a souvent rien à voir avec le fait d’y passer ses vacances… On découvre une autre culture (voire des dizaines de cultures différentes, dans le cas d’un Erasmus), on se remet en question, on adopte même un point de vue différent sur sa propre culture.
Pour clôturer cet article, voici un petit bilan de ces 3 mois en terre écossaise :
Les +
Photos : 5) Coucher de soleil sur le campus – 6) Le Loch (Heriot-Watt) – 7) Renard devant mes fenêtres !
• Les cours étaient tous très intéressants, et très différents de ceux que j’ai pu avoir en Belgique (ou en France). De plus, je n’avais qu’une quinzaine d’heures de cours par semaine, contre 28h en Belgique ! Au cours de British Culture (réservé aux Erasmus), nous avions droit chaque mercredi à un film britannique : regarder Trainspotting en VO (sous-titrée, heureusement), c’était mémorable…
• Les profs sont généralement très « friendly », certains se font même appeler par leur prénom !
• Le campus est immense, il y a des arbres partout et même un lac. Tous les jours, je croisais des lapins et des écureuils, parfois même un renard… ça change de Bruxelles !
• L’accessibilité est vraiment au top, que ce soit sur le campus (ascenseurs, toilettes PMR, chambres adaptées) ou en ville (bus, trottoirs, musées, une bonne partie des magasins).
• L’ambiance entre étudiants Erasmus était vraiment sympa. Un an après, je suis toujours en contact avec certaines personnes rencontrées là-bas.
• La « Erasmus society » et la Chaplaincy (groupe chrétien ouvert à tous, non-croyants ou croyants d’autres religions) organisent régulièrement des activités destinées aux étudiants étrangers : repas internationaux, excursions d’un ou plusieurs jours pour découvrir le pays, tables de conversation,…
• Plus de 60 « societies » (associations étudiantes) existent sur le campus. Certaines regroupent les étudiants d’une même religion ou d’une même origine, d’autres s’adressent à ceux qui partagent une même passion. Il y en a pour tous les goûts : théâtre, mangas, science, débats, cinéma, randonnée, danse irlandaise, jeux médiévaux, poker, plongée sous-marine, et même… whisky !
• L’Ecosse, c’est quand même TROP MEGA SUPER BEAU. Si vous allez étudiez à Édimbourg, vous devez absolument aller faire un tour du côté du Loch Ness ou de l’Île de Skye. La ville d’Édimbourg en elle-même est un vrai plaisir pour les yeux : où que vous soyez, si vous regardez autour de vous, vous apercevrez un château ou une montagne !
Les –
• Mes colocataires, grâce à qui je n’ai presque pas dormi pendant trois mois… Le rez-de-chaussée de ma résidence était réservé aux « freshers » (étudiants de première année) et, manque de pot, les seules chambres adaptées étaient toutes au même étage. Tous les soirs, ils ingurgitaient des litres de bière et hurlaient dans les couloirs jusqu’à 5 ou 6 heures du matin…
Bref, si vous allez à Heriot-Watt et que vous aimez faire la fête, les résidences universitaires sont faites pour vous ! En revanche, si vous avez besoin de dormir la nuit, essayez plutôt de trouver une collocation avec d’autres Erasmus, ou demandez une chambre à un étage réservé aux étudiants de master. 😉
• Bien que le campus soit immense, il est difficile d’y manger un vrai repas complet. Les différents « cafés » proposent des sandwiches, des burgers, du poulet frit, des nouilles chinoises, des pizzas, des frites, de la soupe (ouf !)… Ça dépanne, mais personnellement je ne me voyais pas manger ça tous les jours (surtout à 5€ le sandwich). Bref, si vous êtes un adepte du « R.U » français, vous risquez d’être déçu.
• La nature, c’est sympa. Mais faire une demi-heure de bus pour aller au supermarché le plus proche, ça l’est moins ! Si c’était à refaire, j’essayerais de trouver une collocation proche du centre d’Edimbourg (compter 45 min en bus de la gare au campus).
Si vous envisagez de partir en Erasmus à Heriot-Watt (ou ailleurs au Royaume-Uni), n’hésitez pas à me contacter ! Je serais ravie de répondre à vos questions 🙂
Oidhche mhath ! *
Blandine
* « Bonne nuit » en gaélique écossais
Bonjour Blandine,
Tout d’abord merci et bravo pour cette belle page pleine d’explications rassurantes !
Je suis actuellement en deuxième année de DUT, et je prépare mon stage d’une durée de 10semaines à Heriot Watt. Pourriez-vous me donner quelques renseignements à propos des logements sur le campus ? Je suis un peu perdue. Peut-on louer des chambres meublées pour des courtes durées ( 3 mois en l’occurance)? Toutes mes recherches ont abouti à des logements soumis à des contrats des 40 ou 44 semaines. Et qui contacter ?
Pourriez-vous me donner l’adresse de votre logement là-bas ?
Merci d’avance por votre réponse,
Helline.
Bonjour Helline,
Merci pour ton commentaire, je t’ai envoyé un mail concernant tes questions 🙂
Bonjour,
Merci pour cet article très constructif! Je suis en 2ème année en traduction et interprétation en Belgique également, et j’ai donc un séjour erasmus prévu pour l’année prochaine. Heriot Watt m’a particulièrement plu mais j’aimerais avoir davantage d’informations, si cela ne te dérange pas…
Merci d’avance!
Bonjour Rabia, merci pour ton commentaire !
Que souhaiterais-tu savoir ? Je suis en partie en 2013 donc ça commence à dater un peu, mais n’hésite pas à m’envoyer un mail (à blandine@1000decouvertes4roulettes.com) avec tes questions. 😉
Blandine