Europe On Wheels : d’Amsterdam à Bratislava, 20 jours de découvertes et d’aventures !

Le 25 juillet, à 7h précises, le tout premier des 27 trains de mon voyage quittait la gare de Liège-Guillemins. J’ai beau ne pas être une grande sentimentale, les au revoir n’ont pas été faciles… Cela faisait près d’un an que je préparais ce voyage, et au moment de partir, j’avais du mal à réaliser que ce tour d’Europe allait enfin commencer… « Et si ça se passe mal ? Je suis quand même un peu dingue, non ? Et puis 40 jours, c’est long… ». Ajoutez à cela les inquiétudes (légitimes) de mes parents, il y avait de quoi hésiter.

Et puis zut. Peu importe les risques, je veux profiter de la vie et pas attendre que les années passent. J’en rêvais depuis des années, ce n’était pas le moment de renoncer !

Avec mon sac à dos et mon fauteuil roulant de 180 kg, je suis montée dans le train. Et je suis partie. Seule.

Après une petite heure d’attente dans la gare de Bruxelles-midi (que je connais bien), j’ai pris le Thalys en direction d’Amsterdam. Cette fois, je quittais la Belgique pour de bon, en sachant que je ne la reverrais pas avant près de 6 semaines.

Ça y est, l’aventure pouvait commencer !

Et l’aventure n’aura pas attendu longtemps avant de me donner mes premières émotions. Quelques heures après mon arrivée à Amsterdam, une tempête s’est déchaînée sur la ville : arbres déracinés, rues fermées, vélos qui s’envolent et se retrouvent dans les canaux, circulation des voitures et des trams à l’arrêt… Impressionnant !

Ma deuxième journée aux Pays-Bas aura été plus calme : croisière sur les magnifiques et innombrables canaux de la ville, visite de l’imposant Rijksmuseum, et découverte de l’histoire de la ville au Amsterdam Museum. Même sous la pluie, les maisons typiques ne manquaient pas de charme.

Le 27/07, je quittais les Pays-Bas pour l’Allemagne, direction Hambourg. Le soir même, après un trajet de 6h (dont une heure de retard), moi et mon fauteuil parcourrions les rues de la Speicherstadt (le quartier des anciens entrepôts), récemment classée au patrimoine mondial de l’Unseco : malgré les pavés inconfortables, l’endroit mérite la ballade ! Je terminais la soirée par une visite du plan grand circuit de modélisme ferroviaire au monde… Quoi de plus normal lors d’un tour d’Europe en train ?

Le lendemain, promenade dans le centre-ville, et test de différents moyens de transports : le métro, le bus, le RER (S-Bahn), et même le bateau… Résultat : tous se sont révélés être accessibles en fauteuil roulant électrique ! La plage d’Ovelgonne, désertée par les touristes en ce jour gris et pluvieux, marqua une petite pause appréciable à quelques kilomètres de ferry de la ville.

Troisième étape : Copenhague. Le trajet s’effectuait comme d’habitude en train, mais avec une petite particularité : celui-ci embarque dans un ferry qui relie l’Allemagne au Danemark. Sentir le mouvement des vagues, et voir son siège tanguer de gauche à droite alors qu’on est assis dans un train, c’est assez inhabituel comme sensation !

À Copenhague, une visite guidée d’un endroit peu ordinaire m’attendait : Christiania. Malgré sa réputation de « quartier des drogués », j’avais envie d’en savoir plus sur cette petite communauté et d’aller au-delà des stéréotypes simplistes… Et j’ai bien fait, puisque cette visite fut l’un des moments forts de mon voyage. J’ai beaucoup appris sur l’histoire et la vie dans cette « mini-ville », qui ne se limite pas à l’unique rue des vendeurs d’herbes en tous genres…

Le jour suivant, accompagnée cette fois de ma mère qui m’avait rejointe pour quelques jours, j’ai découvert le Musée National et celui du design, fait un petit tour dans l’un des plus anciens parcs d’attractions d’Europe, et photographié la célèbre petite sirène… Qui n’a finalement rien d’exceptionnel, mais difficile de passer à côté !

Après le Danemark, je montais encore plus au nord et arrivais à Stockholm en pleine Gay Pride : un événement que je n’avais pas inscrit au programme, mais qui donnait une ambiance très festive à la capitale suédoise.

Je suis rapidement tombée sous le charme de cette ville où l’eau et la nature sont omniprésentes, et où tout est pensé pour les PMR et les enfants !

En trois jours, j’ai parcouru les différentes îles qui composent Stockholm : Gamla Stan et ses ruelles colorées, Skeppsholmen et son musée d’art moderne, Djurgarden avec ses immenses parcs et ses innombrables musées… Mais aussi Vaxholm, l’une des 30.000 îles de l’archipel, que j’ai eu le plaisir de découvrir après une heure de croisière à travers un paysage merveilleux.

Le 04 août, je prenais la direction de Berlin, en faisant étape pour la soirée à Malmö : une ville côtière agréable, à  l’architecture variée (du château médiéval aux petites places pavées, en passant par un gratte-ciel futuriste !), où j’ai rencontré un sympathique suédois, grand amateur de bières belges, dans une pizzeria italienne !

Le lendemain, j’arrivais dans la capitale allemande sous le soleil : après dix jours de froid et d’averses, les 35 degrés à l’ombre n’étaient pas de trop.

Je venais de passer plus de 10h dans des trains, j’étais fatiguée, mais je n’ai pas pu résister à l’envie de monter dans la coupole du Reichstag pour admirer la vue sur la ville… et j’ai bien fait : Berlin est encore plus belle la nuit !

Le jour suivant, après un passage obligatoire devant la Porte de Brandebourg, j’ai pu voir une partie de l’ancien mur de Berlin et le « Checkpoint Charlie », ainsi que le musée « Topographie de la Terreur » : une visite peu amusante mais néanmoins instructive…

Ma deuxième journée à Berlin avait plutôt bien commencé, puisque j’avais rendez-vous avec une amie que je n’avais pas vue depuis ma dernière année de lycée (il y a 6 ans déjà !). Après une petite promenade le long de la East Side Gallery (section du mur peinte par différents artistes), nous nous dirigions vers le musée juif lorsque j’ai remarqué que mon fauteuil partait sur le côté… Mon pneu gauche venait de se dégonfler complètement ! Je ne pouvais pratiquement plus avancer, le pneu était tellement plat que je risquais de rouler sur la jante… Que faire ?? Après une heure passée à chercher désespérément une pompe (sur 30 cyclistes interrogés, aucun n’en avait !), nous avons finalement atteint un magasin de vélos, où le vendeur (qui ne parlait qu’allemand, heureusement que mon amie était là) a pu regonfler mon pneu, juste assez pour me permettre de retourner à mon hôtel…

Le lendemain matin, les employés de la réception ont gentillement appelé un service de dépannage de fauteuils roulants (je ne connais aucune autre ville où ce genre de service existe), qui est venu l’après-midi même pour enlever ma roue, mettre une nouvelle chambre à air et changer le pneu. Ouf, je pouvais reprendre la route ! Sans ce dépannage efficace, mon voyage se serait probablement terminé plus tôt que prévu…

La ville suivante, Prague, n’a pas été évidente à atteindre. Le train qui devait m’y emmener, au départ de Berlin, avait plusieurs voitures manquantes… dont celle où se trouvait l’emplacement PMR. Les employés du guichet voulaient me faire prendre un train 8h plus tard, mais après d’âpres négocations, j’ai pu embarquer dans le suivant. Le hic, c’est qu’à l’arrivée en gare de Prague, personne n’était au courant que je me trouvais dans ce train ! J’ai donc attendu plus d’une demi-heure avant de pouvoir descendre, en croisant les doigts pour que le train ne reparte pas tant que je ne serais pas sur le quai…

Une fois ce petit moment de stress passé, j’ai profité à fond de mes trois jours dans la capitale tchèque : promenade le long de la Vltava et sur l’île de Kampa, visite du château en compagnie d’un sympathique australien rencontré sur place, montée en haut de la tour de l’hôtel de ville, où se trouve l’horloge astronomique,… La vue était si belle que j’y suis restée deux heures !

Non, en fait, c’est le monte-escaliers qui est tombé en panne au moment où je voulais redescendre… Les employés étaient sur le point de porter mon fauteuil dans les escaliers (ce qui aurait été très risqué, pour eux comme pour le fauteuil) quand la plateforme s’est soudainement remise à fonctionner… Re-ouf !

Le 12 août, un agréable trajet de 4h30 à travers la campagne tchèque me conduisait à Bratislava. La capitale slovaque, méconnue des touristes, m’a laissé un excellent souvenir. Depuis son château (entièrement accessible), j’ai profité d’une superbe vue sur le Danube. Le soir, j’ai dégusté de la viande de cerf (pardon Bambi !) et du fromage fondu, sur une terrasse du centre historique, qui m’a séduite tant par ses maisons typiques que par ses rues piétonnes incroyablement lisses… Ça peut paraître anodin, mais croyez-moi, quand on est en fauteuil électrique et qu’on vient de passer trois jours dans une ville entièrement pavée, on finit par s’extasier devant un sol lisse !

Après une bonne nuit de sommeil (mais pas de bonne douche, puisque la salle de bain « adaptée » consistait en une simple baignoire sans aucun siège), je quittais Bratislava pour une nouvelle capitale, située à moins de 60 km : Vienne, l’impériale !

Suite au prochain article… 😉

 Blandine

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